[Photographie] Comment photographier un tableau 1

Léo REN, photographe des œuvres d’art

Pour un artiste, la chose la plus importante après avoir réalisé sa création est de créer une réplique photo. De nos jours, les photos des œuvres de haute qualité sont extrêmement importantes pour les artistes plasticiens. Elles sont destinées à plusieurs applications essentielles : communiqué de presse, catalogue, vitrine de portfolio en ligne et aussi la diffusion sur les réseaux sociaux différents.

Une photo de haute qualité met en valeur l’œuvre de l’artiste de façon organique. Sa haute résolution assure la visibilité des détails. Ses couleurs fiables et sa luminosité homogénéisée transfèrent la beauté de l’œuvre dans sa globalité aux spectateurs. Sa composition simpliste et précise mets en avant la créativité de l’artiste au maximum. Pour beaucoup de collectionneurs, le coup de cœur est souvent déclenché par une belle photo de l’œuvre.

Nous allons voir ensemble quelques principes fondamentaux qui permettront de photographier un tableau et obtenir un bon résultat. Il y a trois aspects importants : L’appareil (le boitier et l’objectif), l’éclairage et la post-édition.

L’appareil

Photographier des œuvres d’art est un style particulier de la photographie. Pour un tableau, c’est essentiel d’avoir le plus de détails et la plus grande résolution possible. Chaque œuvre est une pièce unique. Avant l’acquisition d’un collectionneur, la photo est un outil de communication et promotion. Une meilleure qualité est toujours nécessaire pour les curateurs et les collectionneurs. Après la transaction, l’artiste se sépare de cette pièce unique et la photo est devenue donc un dossier essentiel des archives de sa carrière.

Cela fait que la photo d’une œuvre d’art doit satisfaire l’exigence haute du marché dans un premier temps. Elle doit aussi résister à l’épreuve du temps par la suite. Compte tenu ces 2 exigences importantes, un photographe d’œuvres d’art bénéficie beaucoup plus d’avantages technologiques des matériaux que ses confrères qui travaillent dans d’autres secteurs.

Nous avons un niveau matériel minimum pour un résultat optimal :

• Un appareil photo reflex numérique ou hybride récent (Après 2016). Le prix des modèles viables est généralement à partir de 800€. Pour la taille de capteur d’image, plein cadre (36 x 24mm) est idéal. Mais APS-C (25.1×16.7 mm) est acceptable.
• Un objectif adapté. Idéalement un focal fixe pour une meilleure résolution (35mm f1.4 par exemple) ou un zoom qui est conçu pour une bonne qualité d’image (à partir de 800€)

Avant de passer à la section d’éclairage, on doit comprendre les paramètres les mieux adaptés pour photographier un tableau et la logique derrière ces choix.

Les 2 variables que l’on doit faire attention ici est l’ouverture de l’objectif et l’ISO du boitier. Quand la lumière est constante, ces 2 paramètres ensemble décident la luminosité de nos photos prises. L’ouverture de l’objectif décide aussi la profondeur de champ.

Un tableau est souvent plat, un photographe pourrait avoir tendance de penser : une petite profondeur de champ est très bien adaptée. Cela me permet d’utiliser moins de lumière en plus (l’ouverture de l’objectif décide directement la quantité de lumière qui rentre dans l’appareil sur une durée donnée). Mais c’est une erreur à surtout ne pas commettre. L’ouverture idéale est f5.6 ou même f8 si la qualité de l’objectif n’est pas au top.

Il y a plusieurs raisons pour utiliser une petite ouverture. Pour certains tableau, l’épaisseur des couleurs peut varier considérablement selon les endroits différents. Une profondeur de champ trop petite peut produire une photo sur laquelle certaines zones sont moins claires.

De plus, pour tous les objectifs, la qualité d’image est au niveau plus faible à sa plus grande ouverture. C’est une caractéristique optique. La différence est notamment prononcée pour les objectifs du moyen de gamme.

Un autre problème lié à la petite profondeur de champs est dans la prise de vue. Imagine que le capteur d’image est aussi grand que le tableau à prendre en photo. Sans autres outils scientifiques, il est très difficile de mettre ces deux surfaces en parallèle. Dès qu’il y a un décalage, la distance entre ces surfaces varient selon les zones différentes. Pour avoir la meilleure clarté de l’œuvre en entier, une plus grande profondeur de champ est donc nécessaire.

L’ISO du boitier est aussi important pour réussir la photo. L’ISO décide la sensibilité du capteur d’image pour la lumière. Si l’environnement est très sombre, on peut augmenter l’ISO pour obtenir une photo plus lumineuse. Cependant, avec l’augmentation d’ISO, on introduit le bruit digital dans l’image (des graines). Pour un portrait, cela pourrait être un style vintage. Mais pour une photo d’un tableau, ce bruit de graines est un défaut fatal.

Pour avoir une profondeur de champ plus large, on choisit une petite ouverture de l’objectif, en limitant la lumière qui peut entrer dans l’appareil photo. Pour éviter les graines qui mettent au détriment la qualité d’image de notre photo, on doit rester sur un ISO le plus bas possible, idéalement à 100. Ces deux paramètres combine avec des endroit à l’intérieur où se trouvent la plupart des œuvres à photographier, on a donc un grand défi de luminosité et couleur de nos photos.

Dans la prochaine partie, on va analyser les pratiques de l’éclairage qui va nous aider à remporter ce défi de luminosité.

Photo par Léo REN. Œuvre de amille BLATRIX, Xinyi CHENG et Joschua BRUNN JANE II.

Leave a Reply